Rami Saari
Tu as consacré un long temps au contact.
Entre espoir et fromage, tu as changé draps, taies, oreillers.
Au cas où, tu as nettoyé les carreaux,
aéré la chambre.
Eh bien, c´était totalement superflu:
la propreté, la lumière et l´air pur
pèsent une tonne à présent sur la solitude.
Le ble nuit de minuit devient presque violet sous l´affront.
Le jour passe et perd son temps, et les nuits sont châles de chagrin.
Quand l´échec frappe le contact
et ne subsiste que la seule amitié,
ils t´humilient sans motif,
les habits repassés dont tu t´étais paré.
Les trésors d´hospitalité que tu avais déployés
se révèlent stériles.
Ils tombent à plat, ces plats que tu as mijotés. Et la vin…
Bois encore un coup.
(Extrait de “Le circuit de la douleur téméraire”, 1997)
Traduit de l’hébreu par Colette Salem
Ariel 110 – Revue israélienne des arts et des lettres, Jérusalem 1999